Le sujet de la contraception occupe le quotidien et l’esprit d’une femme pendant de nombreuses années. Une question intime qui mérite d’être évoquée plutôt que passée sous silence. Je souhaitais vous parler d’une méthode pas assez connue qui fonctionne pour moi depuis plusieurs mois. J’ai fait le choix de passer à la symptothermie après avoir essayé de nombreux moyens de contraception.
Lorsque la vie sexuelle commence, les gynécologues prescrivent généralement aux jeunes filles la pilule. Ah la pilule ! Ce comprimé a littéralement symbolisé l’émancipation féminine, n’est ce pas ? J’ai testé ce comprimé, comme la plupart des femmes, et j’en suis revenue. Je ne vais pas rentrer dans les détails chronologiques de tous les moyens de contraception par lesquels je suis passée, mais sachez que j’ai testé plusieurs pilules, le stérilet cuivre, pour revenir ensuite à la pilule. La dernière m’allait relativement bien (sans trop d’effets secondaires) et réglait notamment mes problèmes de peau. Mais il y avait quand même ce problème qui me trottait dans la tête : « Je prends un traitement hormonal tous les jours… Ce n’est pas anodin. Il y a forcément un impact sur mon corps et ma santé. »
Mon compagnon a été le premier à me parler de la symptothermie. En faisant quelques recherches sur des moyens de contraception naturels, il est tombé sur cette méthode qui ne nécessite rien d’autre qu’un thermomètre. Je me suis renseignée de mon côté, en découvrant des témoignages, des vidéos, mais surtout en me plongeant dans la lecture de La Symptothermie complète, livre numérique en téléchargement gratuit (version 2020) rédigé par R. Harri Wettstein et Christine Bourgeois de la fondation suisse SymptoTherm, qui explique toute la méthode en détail. Pour info, la symptothermie combine plusieurs méthodes dont l’observation de la température et la méthode Billings. Lorsque nous nous sommes sentis prêts, nous avons tenté l’aventure !
C’est quoi la symptothermie en fait ?
La symptothermie, c’est une méthode de contraception écologique, naturelle et sans aucun effet secondaire. Elle consiste à connaître parfaitement son cycle menstruel sur la base de deux paramètres :
◦ la glaire cervicale [SYMPTO], les fameuses pertes blanches ! Ce flux qui s’écoule en phase fertile permet de faciliter le passage des spermatozoïdes
◦ la température corporelle [THERMIE]
Il est également possible d’observer d’autres signes, comme la position du col de l’utérus (qui est dur et fermé pendant les périodes d’infertilité et souple pendant les périodes fertiles) ou le ressenti interne mais c’est optionnel. Grâce à ces indices combinés, une femme est tout à fait capable de gérer elle-même sa fertilité.
Qui peut adopter la symptothermie ?
La symptothermie s’adresse à toutes les femmes qui souhaitent observer leur cycle naturel et mieux connaître leur corps. Adulte, adolescente, en couple, célibataire, vierge ou non, avec ou sans enfant, allaitante, en pré-ménopause… Cette méthode s’utilise comme mode de contraception, de conception ou d’observation. Seule contrainte, il n’est pas possible d’avoir recours à un contraceptif hormonal en même temps.
La symptothermie est-elle risquée ?
La méthode symptothermique affiche un indice de Pearl, (qui mesure l’efficacité des méthodes de contraception), comparable à celui des contraceptifs hormonaux. La symptothermie affiche un indice de 0,4% (0,3% pour la pilule, lorsqu’elle est prise sans oubli), ce qui est un excellent résultat.
Les intérêts de la symptothermie ?
◦ C’est une méthode écologique, non polluante et 100 % naturelle
◦ Elle permet une meilleure connaissance du corps et du cycle féminin
◦ Elle offre un mode de contraception économique puisqu’il suffit de se procurer un thermomètre à deux décimales (voici celui que j’utilise)
◦ C’est une méthode fiable. L’indice de Pearl de la méthode est quasiment le même que celui de la pilule ce qui témoigne d’une grande sécurité contraceptive
◦ La symptothermie aide également à la conception, étant donné qu’elle permet de connaître clairement la période fertile chez une femme
Les inconvénients ?
Le temps d’apprentissage est un peu long : entre trois et six cycles. Alors oui, il faut fournir un effort au début (comme toute nouvelle activité finalement !), relire plusieurs fois le manuel, noter soigneusement ses observations, etc. J’ai choisi d’apprendre la méthode seule mais pour celles qui seraient un peu angoissées à l’idée de sauter le pas individuellement, sachez qu’il est possible de faire appel à une conseillère en symptothermie sur le site Sympto.org (pour des tarifs ne dépassant pas les prix de certaines pilules non remboursées) qui pourra vous suivre tout au long de votre apprentissage et même après si besoin !
Passé le temps d’apprentissage, quelques minutes consacrées à la symptothermie par jour sont suffisantes, et majoritairement pendant la phase fertile qui ne dure qu’un tiers du cycle féminin, soit environ 10 jours. Eh oui, information capitale, les femmes ne sont pas fertiles tout au long de leur cycle ! Ce qui veut dire que nous pouvons nous passer de contraception après la période de fertilité terminée, soit environ les deux tiers du cycle. C’est pas révolutionnaire ça ?
En pratique, comment ça marche ?
Comme je le disais plus haut, il faut d’abord se procurer un thermomètre à deux décimales. La symptothermie, c’est une affaire de précision ! Il faut donc prendre sa température, qui est basse en début de cycle (à la venue des règles) et qui augmente dans la phase ovulatoire pour rester haute jusqu’à l’arrivée des prochaines règles.
Parallèlement, on observe sa glaire cervicale (joliment appelé « élixir de vie » par les spécialistes de la symptothermie) qui évolue tout au long du cycle. Quelques jours après les règles, la glaire sous forme de fluide apparaît, généralement d’apparence laiteuse. C’est le début de la « fenêtre de fertilité ». Le liquide devient de plus en plus transparent et filant dans les jours qui suivent ce qui indique une phase TRÈS fertile. Cet élixir permet aux spermatozoïdes d’être maintenus en vie dans les cryptes cervicales, situées à l’entrée de l’utérus. En fin de période fertile, la glaire cervicale devient de plus en plus grumeleuse et cassante (semblable à du lait caillé) pour disparaître complètement. Ce basculement indique le début de la phase d’infertilité. Plus aucun spermatozoïde ne passe, le col de l’utérus est fermé jusqu’au prochain cycle.
La combinaison de l’observation de ces deux signes (température et glaire) permet alors d’identifier trois phases du cycle féminin :
◦ infertilité pré-ovulatoire
◦ fertilité probable à haute fertilité
◦ infertilité post-ovulatoire
Une journée type en période de fertilité
Je prends ma température au réveil avant de me lever et j’observe l’aspect de ma glaire cervicale dans la journée. Dès que possible, j’inscris dans le cyclogramme de l’application Sympto, les données recueillies. Rentrer mes informations ne prend pas plus d’une minute par jour et l’application les analyse immédiatement. Ce qui me permet de savoir où j’en suis au niveau de ma fertilité.
Par conséquent, observer ma température et mon élixir ne dure pas tout au long du cycle : uniquement en période de fertilité (soit environ 10 jours) ! Le reste du temps, je n’ai pas d’autres observations à faire à part noter l’arrivée des règles dans l’application.
Mon expérience
J’ai d’abord démarré la sympthotermie en notant mes températures et remarques sur un cyclogramme papier. Je voulais découvrir mon cycle sans me mettre trop la pression, tout en intégrant la méthode à mon rythme. Dès que je me suis sentie plus sûre de moi, j’ai commencé à utiliser l’application Sympto, que j’ai trouvée vraiment pratique, fiable et pédagogique par rapport à la démarche papier… Comme quoi, le numérique facilite parfois les choses ! Le fait que le programme analyse mes données offre un gain de temps non négligeable et permet aussi d’apporter une évaluation claire de l’état de ma fertilité.
Après plusieurs mois de pratique, je continue à apprendre cycle après cycle. Le manuel gratuit La Symptothermie complète (version 2018), de R. Harri Wettstein et Christine Bourgeois, n’est jamais bien loin. Je m’y réfère dès que j’ai une question ou un doute. Je vous invite vraiment à découvrir toutes les subtilités de la symptothermie dans ce livre, passionnant et très complet. Aujourd’hui, cette méthode est devenue mon moyen de contraception et il fonctionne très bien pour moi. Pour celles et ceux qui se demanderaient (à raison) comment mon compagnon et moi faisons lorsque je suis fertile, et bien nous nous protégeons avec des préservatifs.
La symptothermie nous invite à devenir des expertes de notre cycle et permet une grande autonomie dans la gestion de sa fertilité. J’ai pu vraiment découvrir mon corps, ma période ovulatoire et tout le fonctionnement de mon appareil génital en général. Rien que pour ça, je suis vraiment heureuse de m’être penchée sur la question. Parce qu’en fait, on nous a toujours fait comprendre que notre cycle durait 28 jours et que l’ovulation se produisait à la moitié, au 14ème jour. Et bien, pas forcément. Chacune d’entre nous a un cycle qui lui est propre, plus ou moins long. Et ça, on ne le réalise qu’en se désintoxiquant des moyens de contraception hormonaux qui imposent un cycle qui n’est pas le nôtre. Par ailleurs, je suis ravie de ne plus ingérer d’hormones de synthèse. La pilule nous prive quand même de nos hormones naturelles, indispensables à notre bien-être physique, psychique et sexuel.
La symptothermie peut paraître complexe au premier abord, mais j’espère avoir éclairci le sujet. J’encourage absolument toutes les femmes à tenter l’expérience pour les raisons évoquées dans cet article. C’est une fabuleuse aventure qui permet de se reconnecter à son corps et de reprendre le pouvoir sur celui-ci. Et puis, refuser de déléguer la gestion de sa contraception et être capable de savoir quand on est fertile ou pas constitue pour moi une forme de féminisme. La réappropriation du corps par les femmes est un sujet également évoqué dans cette tribune très intéressante co-signée par plus de 250 professionnels de santé qui fait la lumière sur les méthodes naturelles de contraception et leur efficacité ou non (l’efficacité de la symptothermie est bien-sûr validée, mais ça vous le saviez déjà !).
N’hésitez pas à me faire part de vos avis et expériences dans la partie commentaires !
Merci Léa pour ton article très complet et très intéressant.
Une sage femme m’a parlé de cette méthode lorsque j’étais enceinte de mon deuxième mais je me suis dit « oh la la » ça m’a l’air bien compliqué et je n’ai pas donné suite.
Mais la lecture de ton article m’a donné envi de m’y pencher sérieusement et de lire le livre que tu conseilles ! Merci
Au passage je te félicite pour ton site, tes articles sont très intéressants, détaillés et sourcés !
Et je me retrouve dans chacun d’eux ! Bravo !
Merci Marie pour ton très gentil commentaire ! Tes mots me touchent vraiment beaucoup.
Je suis ravie que cet article t’ait donné envie d’envisager la symptothermie.
Bonne continuation à toi et à très vite sur le blog ! 😉
Super article ! Je suis motivée pour lire le livre moi aussi 😉 par contre j’ai une question : ce qui m’embête c’est justement de devoir utiliser un préservatif en période de fertilité… Si on regarde uniquement en terme de déchet et d’impact écologique (parce que j’entends tout ce qu’apporte cette méthode outre le côté écolo ;)), je me demande ce qui est le « moins pire »… Un stérilet cuivre que tu changes tous les 5 ans ou plusieurs préservatifs à chaque cycle… (ne vois aucune critique dans mon commentaire, c’est une réelle question pour laquelle je n’ai pas de réponse :)).
Je poursuis ma découverte de ton blog, qui me plaît bcp !
Bonne continuation!
Merci Marine pour ton commentaire ! Effectivement, c’est une question à se poser. D’un point de vue écologique, le stérilet cuivre semble avoir moins d’impact. Mais dans mon cas, je l’ai mal supporté. La symptothermie est donc une meilleure solution pour moi. Mais je comprends tout à fait ta réflexion. En ce qui concerne la période de fertilité, certains couples décident de pratiquer l’abstinence et d’autres se protègent. Alors oui, les préservatifs ont un impact écologique mais il existe des marques de préservatifs en latex naturel aux valeurs éco-responsables. Peut-être une solution « moins pire » ?
En fait, rien n’est jamais parfait ! Comme souvent, c’est une affaire de compromis… A chacun de voir ce qui lui convient le mieux en fonction de son corps, ses attentes, ses besoins et ses envies. 🙂
Merci également pour ton soutien et tes encouragements ! Ça me fait très plaisir. A bientôt sur le blog 😉
Ah Merci pour ces infos, après un stérilet au cuivre mal supporté, j’ai repris la pillule mais la je viens d’arrêter j’en peux plus, maux de tête..etc. ‘ ai envie de naturel. Je me suis dit que j’allais gérer en surveillant bien mon cycle et avec des préservatif si je ne suis pas sûr… Mais la ce sera beaucoup plus fiable!
Alors Merci beaucoup, je vais étudier tout cela, j’ai déjà téléchargé l’appli 🙂
Merci beaucoup pour votre commentaire 😊 Je suis ravie que ces infos puissent vous aider ! A bientôt !
Merci pour ton article! Pourrais tu me dire quelle application tu utilises? Est « sympto free »? Ou une autre alternative payante
Merci Mélissa pour ton commentaire ! J’utilise l’application « Sympto Plus » sur Android. Elle est gratuite pendant 15 jours et ensuite j’ai payé une fois 16€. Ça reste très abordable 🙂
Merci pour cet article. J’ai arrêté la pilule et me suis renseignée sur les différents moyens de contraception naturels. Je suis tombée sur le préservatif, le stérilet cuivre et la symptothermie.
Au début j’avais peur du stérilet cuivre et étant encore trop jeune à mon goût pour avoir des enfants je ne souhaitais pas prendre trop de risques avec le préservatif.
Je me suis donc penchée sur la symptothermie mais ayant des cycles très irréguliers, j’ai peur de me tromper en pratiquant cette méthode et celle-ci m’effraie un peu de par sa complexité (hygiène de vie, etc…). J’ai donc quand même opté pour le stérilet en cuivre que je vais me faire poser dans 1 semaine. Je veux voir ce que ça donne, si je le supporte ou non, mais je me demandais quand même si je pouvais malgré tout pratiquer en même temps la symptothermie afin de « m’entrainer » en toute sécurité si je peux dire ça comme ça, tout en ayant un stérilet ? Auquel cas, ci celui-ci ne me convient pas, j’aurais déjà un peu d’expérience avec cette méthode et pourquoi pas éviter de retourner à la pilule…
Merci 😀
Bonjour Léonie, merci pour votre long message. Je pense qu’il est tout à fait possible de s’entraîner à la symptothermie avec un stérilet cuivre ! Ça sera moins stressant pour vous de débuter cette méthode étant donné que vous aurez la sécurité du stérilet quoi qu’il arrive. Vous allez redécouvrir votre cycle, et ça, c’est super ! Bonne continuation à vous et à bientôt 😉
Bonjour, je suis super motivée pour pratiquer la symptothermie.
J’ai acheter 2 livres il y a un moment sur le sujet qui mon confirmé dans ma volonté d’arrêter la pilule qui ne m’apporte que des effets secondaires en plus de la sécurité sexuelle en terme de grossesse.
(Livres: prenez conscience de votre fertilité de Rose Bianchi et cycle féminin et contraceptions naturelles)
Je reviens d’une consultation avec une gynécologue avec qui je voulais en parler pour avoir un suivi ou une certaine sécurité et au final j’ai juste payer un rendez-vous pour un débat avec un mur mal élevé qui dit que cette méthode n’est absolument pas fiable (malgré que l’oms l’approuve) et que les femmes qui pratiquent cette méthode depuis des années pour qui c’est efficace on juste de la chance ou sont infertiles. Et que c’est pas avec des livres à couleurs ou y a des images qu’on peut certifier l’efficacité.
Hahaha merci les arguments quoi et depuis quand l’apprentissage est forcément noir et blanc, compliqué à comprendre avec des mots difficiles et non illustrer. En gros y a que l’élite qui apprend la » vérité » sous prétexte que c’est des pavés de mots compliqués ?? Surtout que le premier livre que j’ai énoncé est très scientifique avec des termes pas confortables et en noir et blanc…
Bref dsl c’était long mais je veux votre avis parce que d’après cette femme ma seule solution c’est les hormones ou l’abstinence.
Bonjour Dhessyca et merci pour ce long commentaire ! Comme je l’explique dans mon article, la symptothermie fonctionne et elle est fiable. Elle a un indice Pearl de 0.4, ce qui prouve son efficacité. Donc ne lâchez pas l’affaire !
Je suis assez choquée par les propos tenus par cette gynécologue. C’est assez navrant…
Si vous souhaitez un suivi dans votre apprentissage de la méthode, je vous invite à contacter une des conseillères du site Sympto.org : https://blog.sympto.org/les-conseilleres/
Très bonne continuation à vous et à bientôt ! 😊
Bonjour Léa
Je découvre votre site et vos échanges qui me font chaud au cœur. En effet, une conseillère sympto (sur sympto) apporte mille avantages par rapport à l’utilisation du didacticiel sympto seule !
Vous ne voudriez pas coopérer plus activement avec notre fondation Symptotherm ?
Harri sympto
Bonjour Harri, merci beaucoup pour votre commentaire et votre travail ! Si vous avez une demande spécifique, n’hésitez pas à me contacter via mon formulaire de contact : https://leapilea.com/contact/
Très bonne continuation à vous ☺️