Depuis quelques temps, j’essaie de mener ma vie en mode « Slow Living ». Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ? Vous en conviendrez, les Anglo-saxons sont très forts pour mettre des mots sur des comportements et modes de vie. Allez, pas d’inquiétude, je vous explique tout dans cet article…
Qu’est ce que le Slow Living ?
Il nous arrive parfois d’être constamment pressé et de courir après le temps. Tellement, qu’on oublie facilement de profiter de notre seule existence. Le Slow Living nous aide à ne pas négliger cette vie en permettant de nous reconnecter à nos vraies valeurs. Ainsi, ce mode de vie nous invite à adopter la simplicité dans tous les aspects de notre quotidien et à prendre conscience de la beauté qui nous entoure : la nature, les gens, nos occupations, etc.
Le Slow Living fait de plus en plus parler de lui en France sous cette appellation. Mais sachez tout de même qu’il existe un équivalent français sous le nom de « Mouvement doux » qui « prône une transition culturelle vers le ralentissement de notre rythme de vie, l’adoucissement des pressions modernes et l’appréciation des choses simples. » (Source : Wikipédia)
Pourquoi ralentir ?
Ralentir son rythme de vie n’est pas toujours facile, surtout dans un monde obsédé par la vitesse et la productivité. Avec le fast-food, la fast-fashion, et toutes ces choses qui sont produites dans des temps records, le monde tourne de plus en plus vite. Au quotidien, on nous demande de nous organiser rapidement, de prendre des décisions à la hâte, de courir du matin au soir… D’être sans arrêt dans le culte de la performance.
Nos vies sont basées sur le court terme et l’immédiat, ce qui devient un problème puisque notre cerveau semble s’être peu à peu adapté à cette rapidité et ne supporte plus les baisses d’allure : « l’accélération des rythmes de vie et des stimulations délivrées par les nouvelles technologies semble favoriser une « intolérance à l’attente » » (Source : Cerveau & Psycho).
Côté travail, les rythmes augmentent aussi. Qui n’a jamais dit : « je suis surbooké », « je suis sous l’eau », « je n’ai pas le temps » ? Petit à petit, notre société nous a même amenés à glorifier le fait de manquer de temps et d’être très occupé.
« Vous sentez-vous humain, lorsque vous n’avez même plus le temps de vous arrêter pour réfléchir, pour ressentir, pour regarder ; pour exister ? Lorsque vous ne faites que travailler, consommer, vous agiter en tous sens, vous sentez-vous humain ? Ou zombie ? Ou robot ? »
Christophe André, La vie intérieure
Toutes les sociétés ne sont pas calquées sur ce modèle de rapidité à outrance. Je pense aux cultures orientales avec le yoga indien et à la méditation bouddhiste. Mais même dans nos contrées, il existe des façons de penser le quotidien et le travail différemment. Tenez, prenez l’exemple de l’Irlande où une expatriée raconte : « En France, il est mal vu de quitter son travail à 17 heures. Alors qu’en Irlande, on me pousse toujours à rentrer chez moi le plus tôt possible. » (Source : Vice). Même chose au Danemark où le présentéisme au travail est mal considéré (Source : L’Express). Des pays qui ont compris qu’il est bon d’avoir du temps en dehors de nos activités professionnelles. Le Danemark qui a d’ailleurs vu naître le concept du Hygge, cet art de vivre qui consiste à faire de l’ordinaire un enchantement (Source : Le Monde), a ses habitants considérés comme un des peuples les plus heureux au monde (Source : RTL).
Il n’est pas surprenant que, pour trouver un équilibre dans la vie, de plus en plus de personnes recherchent des moyens de ralentir…
Le Slow Living, par où commencer ?
Dans une société chronophage où les jours défilent sans qu’on ait le temps d’en profiter pleinement, le Slow Living nous invite donc à nous ancrer dans le présent, à ralentir notre course folle et à prendre du temps pour nous. Attention, le Slow Living ne consiste pas à vivre au ralenti mais plutôt à faire les choses à un rythme qui nous correspond vraiment en essayant de se détacher de certaines injonctions du monde moderne. Il s’agit d’être présent à ce que l’on fait, que l’on ait une personnalité hyperactive ou contemplative. Quelle que soit notre nature, il est possible de se recentrer sans culpabiliser.
Cette petite mise au point désormais faite, je vous propose donc une liste de dix choses que vous pouvez intégrer assez facilement à votre quotidien. Vous verrez, il ne s’agit pas d’adopter des changements spectaculaires !
1. Manger sans regarder son téléphone
Il s’agit d’un exemple parmi d’autres pour illustrer à quel point nous faisons bien souvent plusieurs choses en même temps. Être multitâche, c’est devenu une qualité mise en avant dans les CV, voire même une exigence vis-à-vis des femmes dans la société… Faire une chose à la fois va tout simplement permettre de se concentrer sur l’activité en question et de ralentir. Par exemple, au moment de manger, pourquoi ne pas faire plus attention aux saveurs ? À la température des aliments ? À notre rythme de mastication ? À la texture en bouche ? Pourquoi ne pas faire de nos repas un moment à part en éloignant tous les gadgets autour de nous et en appréciant la nourriture que nous mangeons ?
2. Prendre le temps de rêvasser
La contemplation n’a pas bonne réputation dans notre monde qui va à 100 à l’heure. Associée à la paresse ou à l’ennui, elle ne fait pas bonne figure dans notre société hyperactive où dès que nous avons un moment de « vide », on met le nez dans notre smartphone, on va sur internet, on enchaîne à la hâte sur une autre activité… Alors que pour apprendre et entretenir sa mémoire, il s’avère très important de rêvasser car contrairement à ce que l’on pourrait croire, notre cerveau continue de tourner à plein régime (Source : Ouest France). Contempler permet également d’avoir une meilleure concentration. Rêvasser, c’est aussi prendre conscience de ce qui se passe autour de soi pour admirer un rayon de soleil, observer la nature, ou respirer !
« La lenteur n’est pas la marque d’un esprit dépourvu d’agilité ou d’un tempérament flegmatique. Elle peut signifier que chacune de nos actions importe, que nous ne devons pas l’entreprendre à la hâte avec le souci de nous en débarrasser. »
Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur
3. Cuisiner ses repas
Je sais, il est tellement pratique d’acheter des plats préparés, de commander le dîner au resto du coin ou de passer à la pizzeria avant de rentrer chez soi le soir. On le fait tous ! Mais quelle satisfaction quand même, d’élaborer un plat de A à Z avec des ingrédients frais et de cuisiner pour ses proches, ou pour soi-même. Que l’on vive à la ville ou à la campagne, cela permet de ralentir et d’apprécier pleinement l’effort fourni. Outre la dégustation d’un bon repas (lorsque l’on ne rate pas ses expériences culinaires ; ça nous arrive tous, hein ?), on comprend beaucoup mieux à quoi ressemblent nos aliments, on se détourne des distractions numériques, on préserve les traditions culinaires, on sait véritablement ce que notre corps absorbe et naturellement… on fait moins de déchets ! (Et oui ! j’ai réussi à placer un peu de Zéro-déchet dans cet article !) Et pour celles et ceux qui seraient rebutés à l’idée de faire la cuisine, il y a d’autres activités qui permettent tout autant de ralentir.
4. Faire de la lecture une habitude
Les bienfaits de la lecture sont immenses, ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire ! Les livres font partie de mon quotidien depuis de nombreuses années et je chéris ces moments dédiés à cette activité. Les bénéfices de la lecture ne manquent pas, cet article du Huffington Post en résume quatre :
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Lire de la fiction peut soigner certains problèmes de vie (on appelle cela la biblio-thérapie)
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La lecture peut nous relaxer
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Lire maintient notre cerveau en bonne santé
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Lire favorise l’empathie
S’asseoir ou s’allonger avec un bon livre permet de s’évader, d’éveiller notre imagination, mais cela permet aussi à l’esprit de s’aérer et de se concentrer sur autre chose que les impératifs du quotidien. Autre bénéfice de la lecture et pas des moindres, la lecture permettrait de vivre plus longtemps selon une étude de l’Université de Yale (Source : Sciences et Avenir).
5. S’accorder du temps pour une activité
On rentre du travail, on est fatigué, il est temps de se détendre. Plutôt que de regarder un écran sans réfléchir, pourquoi ne pas trouver une autre occupation ? Une activité récréative est quelque chose qu’on fait pour le plaisir. On la pratique pendant son temps libre et par conséquent, de nombreuses personnes considèrent les loisirs comme un « luxe » qu’ils ne peuvent pas se permettre. Pourtant, une occupation de détente est plus qu’une activité lambda. Elle peut nous donner un sentiment d’auto-satisfaction, nous permettre d’exprimer notre créativité et de garder notre cerveau actif. Cela peut être quelque chose de très simple comme : lire un bon livre, jardiner, dessiner, faire du tricot, cuisiner, pratiquer un sport, écouter de la musique, jouer d’un instrument, bricoler, écrire, jouer à un jeu de société, danser, chanter…
6. Apprécier le silence
Le silence peut signifier différentes choses pour chacun d’entre nous : les premières heures de la journée, la sérénité de la campagne, les quelques instants qui suivent l’extinction du moteur de la voiture ou même le calme d’une pièce propre et rangée. Pourquoi ne pas prendre conscience de ces petits moments de silence pour se recentrer au moins une fois par jour ? Ça fait du bien !
7. Méditer ou pratiquer la pleine conscience
Le pouvoir de la méditation régulière a été démontré dans de nombreuses études, notamment en ce qui concerne la manière dont la méditation peut apporter un calme intérieur profond. Rien de plus efficace pour ralentir et profiter de la vie que d’intégrer quelques minutes de méditation dans son emploi du temps ! Même une pratique quotidienne de dix minutes suffit à faire des merveilles sur l’humeur, la mémoire, le corps et bien sûr, l’esprit. Je vous renvoie vers cet article du Figaro et celui de L’Express pour plus d’infos.
8. Transformer la routine en moments de plaisir
Il y a des choses qu’on exécute tous les jours : se doucher, se laver les dents, s’habiller, faire du thé… Tous les jours de la semaine. Plutôt que d’en faire des tâches machinales, pourquoi ne pas faire plus attention à l’odeur de son shampoing ? Ressentir la douceur des chaussettes sur ses pieds ? Apprécier pleinement la chaleur de la première gorgée de thé ? Tout ce qu’on fait de façon routinière peut devenir un moment de plaisir.
9. Sortir de chez soi et marcher
Il est tellement agréable de prendre le temps de respirer l’air frais et de profiter simplement de l’environnement autour de nous. C’est incroyable de voir à quel point on peut être reconnaissant du monde qui nous entoure lorsqu’on le regarde vraiment. Même les zones urbaines peuvent être belles et appréciées si on prend le temps d’y faire un tour. Alors pourquoi ne pas faire une promenade dans son quartier ? Aller à la campagne ? Faire une petite excursion dans les bois ? Ou à la mer ? Et laisser le téléphone à la maison peut même être la cerise sur le gâteau ! Pour tout savoir sur les bienfaits de la marche, je vous renvoie vers cet article du Point et celui de Futura Sciences.
10. Trouver la joie
La joie est à portée de main tous les jours. Il suffit de chercher et de bien regarder autour de soi. Le rire d’un enfant dans la rue, un chat qui se roule par terre, un délicieux repas, avoir traité tous ses mails, les couleurs du printemps, des draps propres, l’odeur du pain chaud, votre chanson préférée, un morceau de chocolat… Il se passe de petites choses très agréables tous les jours, il suffit juste d’ouvrir l’œil !
« Il y a plus à faire de la vie que d’augmenter sa vitesse. »
Mahatma Gandhi
Cette liste (non exhaustive) n’est pas à suivre à la lettre. Il ne s’agit que d’une succession de propositions qui peuvent éveiller votre curiosité ou non. À vrai dire, énumérer tous ces points a l’effet d’une piqûre de rappel pour moi (comme la plupart des articles de ce blog en fait…). Le concept de Slow Living est assez récent dans ma vie et m’y intéresser de plus près m’a fait réaliser que de nombreuses pratiques que je connaissais déjà se rejoignent dans ce style de vie : méditation, yoga, pleine conscience, digital detox, bienfaits du sport et de la lecture, etc. Le Slow Living nous invite clairement à prendre notre temps. Pour moi, il se synthétise de cette manière, à savoir : savourer les petits plaisirs du quotidien pour s’extraire peu à peu de nos modes de vie effrénés. Avec à la clé, un état d’esprit apaisé. Et le bonheur, qui sait ?
Et vous, avez-vous adopté le Slow Living ? Comment intégrez-vous la lenteur et la pleine conscience dans votre vie ? J’attends vos réactions !
J’adore ton article. J’en fais déjà en parti mais ce n’est jamais assez. Je vais ralentir encore plus ! 🙂
Très bonne idée Tatiana ! Merci beaucoup pour ton commentaire 😉
Merci pour ce super article ! Une piqûre de rappel pour profiter de chaque instant en pleine conscience!
Tout à fait 🙂 Merci pour votre commentaire et vos encouragements !
Merci pour ces bonnes idées !
Pendant longtemps j’ai cherché à me mettre au Slow sans jamais vraiment y arriver. C’est un changement de vie radical qui m’a permis d’accéder à une certaine nonchalance dans mon quotidien. Ça m’a permis de créer quelques routines hyper efficaces pour être productive et ne plus perdre de temps inutilement. (Enfin, je perds encore du temps mais c’est voulu généralement ! Ahah!)
Merci Julie pour ces quelques lignes sur ton vécu du « Slow Living » ! J’aime le fait que ce mode de vie permet justement de ne plus perdre de temps inutilement. Bonne continuation et à bientôt 🙂
Je suis consciente depuis des années de m interesser et même pratiquer le slow living.. période de confinement et relecture de l article me le confirment… Mais le monde « d après » n’ est pas prêt !
Merci pour votre commentaire ! On verra si le monde change en mieux. Croisons les doigts ! 🙂