Il y a plus de deux ans maintenant, j’ai fait le choix de démissionner d’un poste dans une grosse entreprise qui ne m’apportait plus grand-chose. Je ne vais pas rentrer dans les détails mais sachez que cette décision a découlé d’une prise de conscience sur ma vie en général. Je crois que nous sommes nombreux dans ce cas là. À nous interroger sur le sens à donner à notre existence et à réfléchir au quotidien dont nous rêvons. À quoi voulons-nous passer notre temps ? Quelles sont les choses qui comptent le plus ?
Quelques années en arrière, mon compagnon m’avait parlé d’un livre : Les 5 regrets des personnes en fin de vie, écrit par une infirmière australienne en soins palliatifs. L’auteur, Bronnie Ware, y pose une question simple à ses patients dans les dernières semaines de leur vie : « Quels sont vos plus grands regrets ? ». En recueillant les réponses, elle s’est rendu compte que les même thèmes revenaient constamment. Un article du Guardian détaille les 5 points compilés par l’auteur :
- « J’aurais aimé avoir le courage de vivre comme je voulais, et pas de vivre la vie qu’on attendait de moi »
- « Je regrette d’avoir travaillé si dur »
- « J’aurais voulu avoir le courage d’exprimer mes sentiments »
- « Je regrette de n’être pas resté en contact avec mes amis »
- « J’aurais aimé m’autoriser à être plus heureux »
Je n’ai pas lu le livre, mais la lecture de ces énoncés m’avait beaucoup marquée. À tel point, que j’y repense de temps en temps. Ces phrases n’ont pas provoqué de déclic immédiat, mais ont contribué (comme d’autres expériences) à voir la vie différemment. Cela va paraître totalement cliché pour certains, mais notre temps sur cette planète est court et limité. Alors autant le passer à se faire du bien et à apprendre, non ?
On grandit avec l’idée qu’il faut viser haut, aller vite, gagner plus, acheter plus, dépenser plus… Nos possessions doivent être belles, grandes, meilleures, plus rapides, plus récentes, et ainsi de suite. Nous craignons de manquer et que les autres aient une meilleure vie que la nôtre. On collectionne, on multiplie, on court contre le temps pour en tirer parti le plus possible. Il est très difficile de se défaire de ces automatismes car la société dans laquelle nous vivons nous encourage (nous oblige ?) à constamment nous comparer et à aller plus vite.
Il n’existe pas de solution toute faite pour se détacher de ces réflexes. Mais un élément déclencheur (un emploi peu épanouissant, un événement important, un problème de santé, un environnement stressant…) peut nous faire prendre conscience du système qui nous entoure et nous donner envie de nous accomplir différemment plutôt que de copier un modèle de vie que l’on nous sert depuis notre plus jeune âge. Pour moi, le cheminement a été progressif, nourri par les expériences de la vie, les apprentissages et les rencontres. Il en est ressorti un désir de vie plus simple.
« Endurance, productivité, énergie, après quoi courons-nous ? »
Nous sommes nombreux à chercher des réponses à des questions existentielles, vivre plus simplement peut aider à voir les choses autrement. Nous vivons dans une société qui nous incite à toujours plus consommer, comme si acheter était le seul vecteur de bonheur. Les médias font tout pour maintenir ce matérialisme à l’excès. Mais avons-nous vraiment besoin de tous ces objets ? Accumuler ne nous éloigne-t-il pas de l’essentiel ? Nous passons beaucoup de temps à ressasser le passé, à nous inquiéter de l’avenir, à remplir nos vies de multiples distractions, de nombreuses relations… Mais n’est-il pas temps de faire le tri, de lâcher prise ? Endurance, productivité, énergie, après quoi courons-nous ?
La vie simple ne s’adresse pas uniquement à ceux qui habitent à la campagne, entourés de poules et d’un jardin potager. La vie simple, c’est se concentrer sur l’essentiel et se débarrasser du superflu en se reconnectant au moment présent, en vivant des expériences, en se promenant, en sentant le soleil sur sa peau, en méditant, en créant, en mitonnant un bon repas, en dansant, en lisant un bon bouquin, en essayant une nouvelle activité, en écoutant de la musique, en dessinant, en prenant soin de ses plantes, en marchant dans la nature, en jouant à des jeux de société, en passant du temps avec ses proches, en souriant, en écrivant, en respirant, en faisant des travaux manuels, en réorganisant son intérieur, en faisant du sport, en découvrant de nouveaux endroits, en faisant une sieste, en chantant, en passant un moment calme… Mais aussi en ne faisant rien.
Adopter une vie simple, c’est arrêter l’agitation pour éprouver ses désirs les plus profonds et prendre des décisions qui font du bien sur le long terme. C’est vivre des moments authentiques en prenant soin de son esprit et de son corps. Un quotidien apaisé, calme et serein, voilà peut-être les principes d’une vie simple ? Vivre des journées où l’on prend le temps d’apprécier et de s’entourer de relations de qualités et d’objets qui nous font vraiment plaisir. Réussir à créer sa vie sur-mesure, à son rythme avec calme et tranquillité, c’est bien aussi non ?
Comme pour le Zéro-déchet, je suis loin d’avoir atteint le nirvana de la vie simple, mais j’apprends petit à petit. L’accro du shopping que j’étais sommeille toujours en moi, la société matérialiste me rattrape parfois, j’ai des moments de faiblesse (qui n’en a pas ?). Avec le temps, je tâche de me raisonner, de repenser au consumérisme ambiant, de me rappeler que lorsque je pars en voyage, je n’emmène parfois qu’un petit sac à dos qui contient tous les objets dont j’ai besoin pour m’habiller, me laver, lire, et que je n’ai pas besoin de plus pour vivre au jour le jour. D’autre part, entamer une démarche minimaliste, embrasser la simplicité ou changer ses habitudes se construit sur le long terme, avec indulgence pour soi-même et pour les autres, comme tout.
Et vous, avez-vous adopté une vie plus simple ? Que pensez-vous du minimalisme ?
Ce texte m’a beaucoup touché et je le trouve très bien écrit ! Merci beaucoup 🙂
Je suis quant à moi touchée par votre commentaire. Merci à vous Audrée !
Ouh le bel article !
Je suis tellement d’accord, et pourtant, les 5 regrets que tu cites sont déjà les miens : tristesse !
Je vais à nouveau y réfléchir, merci ! 🙂
Merci Cécile pour ton commentaire. Bonne continuation à toi, je te souhaite beaucoup de belles choses à venir.:)
C’est super! Exactement ce que je m’emploie à faire depuis quelques années et c’est vraiment bon! Merci pour votre article!
Merci à vous pour votre commentaire ! Bonne continuation pour la suite Anna 🙂
Belle inspiration. Un vrai désir d y arriver mais quel défi aussi!
Merci pour ce joli commentaire Véronique. Sacré défi comme vous dites, mais c’est possible ! 😉
Superbe article !! Très bien écrit, je suis moi même dans cette situation en ce moment, comment faire pour adopter une nouvelle routine, par quoi commencer surtout ? Merci pour ce super blog, belle découverte ☺️
Merci beaucoup Marina pour votre adorable commentaire ! Je suis très touchée.
J’espère que ce blog pourra vous accompagner dans votre cheminement. A très bientôt 🙂