9 astuces pour adopter le JOMO : « le plaisir de passer à côté »

Avez-vous entendu parler du phénomène FOMO (Fear Of Missing Out), cet acronyme anglais qui signifie littéralement : « la peur de rater quelque chose » ? Il existe désormais son contraire : le JOMO (Joy Of Missing Out), « le plaisir de passer à côté ». Si vous ressentez l’envie de mettre en parenthèses les injonctions de la vie digitale, le JOMO est pour vous.

Pour bien comprendre comment adopter le JOMO, revenons d’abord sur son double maléfique…

Le FOMO : la peur de rater quelque chose


On
scrolle, on like, on partage, on poste, on découvre cette vidéo dont tout le monde parle, on est partout en même temps… Si vous êtes terrifiés à l’idée de manquer une nouvelle, un événement intéressant, de passer un week-end à la campagne sans Wifi ni 4G, ou si vous avez déjà ressenti une pointe d’envie en parcourant votre fil d’actualité sur les médias sociaux, vous êtes peut-être atteint de FOMO.

Le FOMO est exacerbé par la culture des smartphones. Quand on reçoit une notification, on a hâte de la lire ou de l’ouvrir, de peur de passer à côté de quelque chose. Et il ne s’agit pas seulement de se tenir au courant, nous faisons face à une immense pression sociale qui nous encourage (nous oblige ?) à alimenter nos fils d’actualité. Nous nous comparons sans cesse aux autres et nous craignons de ne pas suivre le rythme lorsque des amis postent une nouvelle photo. Le phénomène FOMO se manifeste également au sujet de l’injonction sociétale à faire telle ou telle activité. Il ne faut surtout pas louper ce film, cette série, cette soirée, cette expo, cet événement, ce resto, ce concert…

Par conséquent, des plateformes comme Facebook, Instagram ou Twitter instilleraient une peur latente de « ne pas être dans le coup » ou de « ne pas être à la hauteur ». Il n’est donc pas étonnant que des études montrent que l’addiction aux réseaux sociaux puisse causer de l’anxiété voire de la déprime (Sources : Le Nouvel Obs et Top Santé).

Concernant la dépendance aux smartphones et aux outils numériques en général, je vous partage cette infographie très parlante réalisée par le Monde dans cet article (réservé aux abonnés) :

Comment se détacher de l’omniprésence des réseaux sociaux et des diktats de la société à faire des choses sans arrêt ?

Bye bye FOMO, bonjour JOMO !


Le JOMO
(Joy Of Missing Out), acronyme inventé par l’entrepreneur américain Anil Dash, est l’antidote au FOMO et à l’hyper-connectivité. Ce phénomène signifie littéralement :  « le plaisir de passer à côté ». Alors, comment l’adopter ?

1. Organiser son temps


O
n a tous déjà eu ce sentiment d’être happé par les réseaux sociaux, ce qui finit par être extrêmement chronophage. Selon une étude mondiale de TNS-Sofres publiée en novembre 2015, les 16-30 ans passent en moyenne l’équivalent d’un jour entier par semaine sur leur portable (3,2 heures par jour) et plus d’une demie-journée pour les 31-45 ans, soit 2,4 heures par jour (Source : Les Inrocks).

Pour faire face à ce problème, pourquoi ne pas réaliser un petit bilan en répondant à ces questions : sur quels sites et applications nous connectons-nous chaque jour ? Combien de temps ? Pourquoi ? Que pourraiton faire à la place ? En reprenant le contrôle, on peut ensuite structurer son temps différemment et planifier des moments qui nous tiennent vraiment à cœur : que ce soit pour faire du sport, rencontrer une amie pour un café, faire une activité artistique ou mener à bien un projet… En résumé, faire de son temps une priorité en l’organisant autour de moments qui importent vraiment.

2. Se protéger


Ça peut paraître radical mais pourquoi ne pas se désabonner des comptes qui ont un impact négatif sur nous ? Se fixer une limite quotidienne de temps consacré aux réseaux sociaux ? Supprimer les notifications ? Ou encore, pourquoi ne pas enlever certaines applications de son smartphone ou de sa tablette et utiliser ces plateformes sur un ordinateur à la maison afin d’éviter les notifications incessantes ? En agissant ainsi, on se protège et on maintient un équilibre entre présence digitale et vie quotidienne. On oublie souvent que les réseaux sociaux sont à la base un moyen de créer des liens, et non un endroit qui nous fait nous sentir moins bien.

3. Savoir dire « non »


O
n n’a pas toujours besoin d’assister à cet événement ni de prendre cet appel téléphonique. Parfois, dire « non » est la meilleure forme de bien-être. Il y aura toujours de nouvelles soirées à faire, de nouveaux films à voir, de nouveaux restaurants à tester, de nouvelles expos à découvrirIl est possible de refuser tout cela dans la joie ! Et en définitive, on se rend compte que certains événements ne sont pas si impératifs ni si urgents

4. Faire l’expérience de la « vraie vie »


Ahhh la vraie vie 
! Pas celle qui existe sur les réseaux sociaux… Plutôt que de passer son temps libre devant Facebook, Instagram ou Snapchat, pourquoi ne pas profiter de tout ce qui nous entoure réellement ? Nous sommes nombreux (et moi la première !) à filmer un concert plutôt que de le regarder et parfois vivre plus à travers notre écran qu’en lien direct avec ce que nous vivons. C’est normal d’utiliser les outils mis à disposition. Mais tout est une question de mesure. Agissons-nous ainsi en permanence ? Faisons-nous corps avec notre smartphone ? Si tel est le cas, renonçons à la technologie de temps en temps et laissons agir nos cinq sens !

5. Ralentir


S
i on le souhaite, il est possible de ralentir le rythme imposé par notre société hyper-connectée et consumériste. Il suffit d’accepter de ne pas tout faire et de ne pas tout voir en prenant le temps de ralentir. À savoir : réfléchir, s’ennuyer, se retrouver avec ses pensées, contempler un paysage, apprécier l’odeur d’une fleur… Ralentir a de nombreux bienfaits, comme l’augmentation de notre créativité et notre imagination par exemple ! Pour en savoir plus sur le sujet, je vous invite à découvrir mon article consacré au phénomène Slow Living.

6. Faire le tri


Pour éviter d’être submergé par le flux constant d’informations et de sollicitations, il est possible de
réorganiser ses listes d’amis en se concentrant sur son entourage le plus proche et les relations qui comptent vraiment. Une autre manière d’alléger ses réseaux est de suivre uniquement les médias ou les comptes dont le contenu nous intéresse vraiment. Un désencombrement, ça fait du bien car ça laisse place au meilleur ! Alors, prêt(e)s à faire du tri ?

7. Se déconnecter


Combien de minutes pouvons-nous passer sans regarder notre téléphone ou notre ordinateur ? En ce qui me concerne, j’ai quelques difficultés à vraiment déconnecter d’internet… Pourquoi ne pas reprendre le contrôle de notre cerveau en essayant d’abandonner la technologie plusieurs fois par jour ? À la place, il est possible de faire une promenade, de lire un magazine, de regarder par la fenêtre, de faire une activité manuelle, de prendre le temps de méditer… Pour ceux qui souhaitent être accompagnés ou vivre une expérience encore plus radicale, certains organismes programment des retraites de détox digitale pour se défaire de cette connexion permanente aux écrans. Sinon, cet article du Monde propose quatre applications pour reprendre le contrôle de son téléphone et se rendre vraiment compte du temps que l’on passe dessus.

8. Ne pas se sentir coupable


Notre culture numérique nous a rendus joignables à travers les réseaux sociaux et les emails à tout moment, où que nous soyons. D’ailleurs, être disponible sans arrêt via les outils numériques joue un rôle néfaste sur notre attention car nous sommes interrompus sans arrêt. D’après cet article du magazine Forbes : « nous nous interrompons en moyenne toutes les trois minutes ». Pour se reconcentrer, il faudrait jusqu’à 23 minutes. De plus, d’après cet article, cette distraction mentale incessante pourrait entraîner une baisse de notre QI de 10 points !

Un des messages du JOMO est de ne pas se sentir coupable. La plupart du temps, si nous ne répondons pas immédiatement aux sollicitations, nous nous excusons en disant : « Désolé(e) pour la réponse tardive ». Mais de quoi sommes-nous désolés ? Il en va de même pour un événement auquel on se sent obligé d’aller. Si on se sent plus épanoui à l’idée de rester à la maison, pourquoi se forcer ?

9. Être présent


On ne se rend pas toujours instantanément compte du temps qui court (« Et c’est le temps qui court, court… ») quand on passe des heures sur les réseaux. Et il s’agit bien souvent de temps qu’on subit et dans lequel nous ne sommes généralement pas présents à nous-même et au réel. Le concept de JOMO rejoint celui de la pleine conscience. Être conscient, c’est prendre le temps d’être à l’écoute de ses pensées, de ses sentiments et de son corps. En se concentrant sur l’instant présent, on libère notre esprit du flux permanent d’informations. Ce qui permet de disposer de plus de temps, d’émotion et d’énergie pour les choses qui nous épanouissent vraiment.

 

Juste un petit mot avant de terminer cet article. Encore une fois, ces quelques astuces ne sont pas des instructions à suivre et n’ont pas vocation à stigmatiser qui que ce soit. Je suis moi-même bien loin d’être une gourou du JOMO et d’appliquer à 100 % tout ce qui se trouve dans cette liste. Parler de l’omniprésence des réseaux sociaux, des diktats sociétaux et de la surabondance d’informations auxquelles nous sommes confrontés via les écrans me permet simplement de faire certains constats (d’abord pour moi-même) et de m’intéresser aux solutions qui existent pour échapper à une addiction si mal-être il y a. Chacun prend les informations qu’il souhaite.

Cette mise au point désormais faite, n’hésitez pas à me faire part de votre ressenti face à ce sujet. Connaissiez-vous le phénomène JOMO ? Quel rapport entretenez-vous avec votre smartphone ? Êtes-vous plutôt addict ou déconnecté(e) ?

  1. Je ne connaissais pas le JOMO et j’adore le concept. Je trouve que la presse actuellement est super négative. Je n’ai pas la télé, je ne vis pas en France donc l’info passe surtout via les réseaux sociaux et les applications dédiées. Mais wouah, c’est pesant au quotidien. Même si je fais en sorte de ne pas y dédier trop d’intérêts, il y a des moments où je ferai bien l’impasse. (Et généralement ça se conclut sur un arrêt des RS et une promenade pour voir autre chose !)

    • Léa Pilea

      Merci Julie pour ce long commentaire et ce super retour d’expérience ! Digital detox et promenade, j’adore 🙂

  2. Marianne

    Salut!
    Je commente un peu tardivement mais je pense que l’article est toujours d’actualité. Je n’avais pas de smartphone jusqu’à il y a quelques mois, mais organisant de plus en plus d’évènements informels et étant un peu relais d’infos, je n’en pouvais plus d’envoyer des dizaines et des dizaines de sms et/ou mails à chaque fois (discrétion oblige en temps de restriction du spectacle vivant…). J’ai récupéré un vieux smartphone pour faire tourner signal et maintenant je publie une fois l’info sur le groupe et tout le monde est au courant!
    Mais j’ai un appareil de plus… Et je sens bien l’effet agréable de la notif! Et j’expérimente beaucoup le FOMO pour l’instant, mais je pense que c’est aussi en lien avec un certain manque de confiance en soi et la peur de rater une occasion de « faire partie du groupe », ne pas être « dans le coup » quoi (bonjour l’expression).

    Très appréciable le dernier petit paragraphe en tous cas pour ne pas faire culpabiliser ni faire tendre vers l’injonction 🙂

    • Léa Pilea

      Merci beaucoup Marianne pour votre commentaire détaillé et votre retour d’expérience ! Ahhh la confiance en soi et la peur de l’exclusion, un grand sujet… ☺️ A très bientôt sur le blog !

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