On se pose beaucoup de questions autour de l’alimentation depuis quelques années (bio, pesticides, sans gluten, végétarisme, etc.), mais beaucoup moins sur la manière dont on la prépare. Casseroles, poêles, marmites et spatules… On va parler matos ! À moins de manger à l’extérieur sans arrêt, la plupart d’entre nous passe du temps dans sa cuisine chaque jour. Pour ne pas s’empoisonner et éviter de polluer la planète, quels ustensiles choisir pour mitonner sa nourriture ?
Avant de parler du matériel que nous avons choisi d’utiliser à la maison, revenons sur le cas des poêles antiadhésives, ou avec du Téflon. Car c’est quand même ça qu’on nous a vendu pendant des années pour cuisiner. Démêlons le vrai du faux…
Pourquoi éviter les poêles antiadhésives ou en Téflon ?
Le Téflon ou PTFE (PolyTétraFluoroEthylène) existe depuis 1945, date à laquelle l’entreprise américaine DuPont a déposé son nom. Le Téflon et PTFE désignent donc la même chose et se retrouvent dans les ustensiles antiadhésifs de marques comme Tefal ou dans certains textiles imperméables.
La fabrication du Téflon a nécessité pendant de nombreuses années d’utiliser un acide très toxique, cancérogène et perturbateur endocrinien, le PFOA (acide perfluorooctanoïque). Acide dont l’exploitation a rapporté de confortables revenus à l’industrie, et accessoirement pollué la planète entière pendant de nombreuses décennies. On en retrouve dans le sang de 98% des américains (Source : Le Nouvel Obs), dans le cordon ombilical des nourrissons et même chez les ours polaires (Source : The Intercept).
Le PFOA sera définitivement interdit en juillet 2020 par la réglementation Reach, qui autorise ou non la mise sur le marché des substances chimiques en Europe. Par quoi sera-t-il donc remplacé ? La société DuPont dit utiliser une autre molécule, le GenX. Cette substance est-elle plus sûre ? L’Agence de protection environnementale américaine réalise actuellement de plus amples analyses sur ce composé. Elle déclare que le GenX est « moins toxique que le PFOA […] », sans mettre de côté d’éventuels risques pour la santé (Source : Que Choisir). Pas super rassurant, n’est-ce-pas ?
DuPont, une entreprise criminelle, plusieurs fois condamnée
Pour vous donner un petit aperçu de la bienveillance et de l’intégrité de cette société (hum, hum…), voici une petite sélection d’articles qui décrivent ses bonnes actions :
- En 2005, DuPont paie 16,5 millions de dollars à l’Agence américaine de protection de l’environnement pour avoir, depuis le début des années 1980, dissimulé la pollution de son usine et caché la toxicité d’éléments de fabrication du Téflon (Source : New York Times – article abonnés).
- En 2011, des experts indépendants concluent qu’il y a : « un « lien probable » entre le PFOA et le cancer des reins, le cancer des testicules, certaines maladies de la thyroïde, un taux élevé de cholestérol, l’hypertension artérielle et la colite ulcéreuse » (Source : Courrier International)
- En 2015, un jury a accordé à une américaine 1,6 million de dollars de dommages et intérêts en reconnaissant que son cancer du rein était dû au PFOA, présent dans l’eau potable (Source : Reuters).
Des documents internes révélés au cours de ce procès ont d’ailleurs montré que DuPont connaissait un lien entre le PFOA et les cancers depuis 1997 (Source : Chemistry World). - En 2015, DuPont et Dow Chemical ont fusionnés en créant le n°2 de la chimie mondiale : qui fabrique des pesticides, des plastiques, des OGM… (Source : Le Monde).
- En 2017, Dupont a convenu de payer 671 millions de dollars pour régler des milliers de poursuites impliquant le produit chimique toxique utilisé pour fabriquer du Téflon (Source : Reuters).
Ça fait rêver, hein ?
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de se passer de cette entreprise en ayant recours à d’autres produits.
Par quoi remplacer le Téflon ?
Heureusement il existe des alternatives plus saines, plus respectueuses de l’environnement, et de surcroît plus économiques sur le long terme.
La poêle en fer
Pour cuire les aliments qui attachent, mon compagnon et moi utilisons une poêle en fer (plus précisément appelée « tôle d’acier »). C’est une poêle qui se culotte au fur et à mesure des cuissons.
- Qu’est ce que le culottage ? Le culottage permet de rendre une poêle en fer antiadhésive. Pour culotter, il suffit de faire chauffer de l’huile dans la poêle et de la retirer lorsqu’elle commence à fumer. Plus la poêle est utilisée, plus elle devient noire et plus le culottage s’améliore.
Les poêles en fer sont très solides et ne craignent pas les rayures, il est donc possible d’utiliser des ustensiles métalliques à leur contact. Certaines sont garanties à vie. En revanche, elles ne vont pas au lave-vaisselle mais l’entretien est assez simple.
- Entretien : Après chaque cuisson, je n’utilise pas de liquide vaisselle pour la laver. Il est possible de la rincer à l’eau chaude, mais en ce qui me concerne, j’essuie simplement la poêle après utilisation en la laissant imbibée d’huile dans un endroit sec (pour éviter l’oxydation). Cela peut paraître assez contraignant, mais il s’agit juste d’une habitude à prendre.
- Information supplémentaire, les poêles en fer sont compatibles avec tout type de cuisinière : gaz, électrique, vitrocéramique ou induction.
Le modèle que nous utilisons à la maison est le suivant : une poêle de Buyer, type wok. Il existe d’autres tailles et formes de poêles. Celle-ci nous convient tout à fait pour l’utilisation que nous en faisons : omelettes, œufs au plat, galettes, crêpes, etc.
Les casseroles et marmites en inox
Pour cuisiner au quotidien des aliments qui n’attachent pas (ou peu), nous utilisons des casseroles et marmites en inox (acier inoxydable). C’est un acier sain et robuste, composé de nickel, de carbone et de chrome.
Pour une cuisson de qualité, nous avons choisit du matériel en inox « 18/10 », qui signifie : 18 % de chrome et 10 % de nickel. En fait, ajouter du nickel à l’inox enrichit ses propriétés le rendant plus solide. Pas étonnant que les professionnels de la cuisine s’en servent !
L’inox est à 100 % compatible avec tout type de support dont l’induction, facile à nettoyer et 100% recyclable.
Les modèles que nous utilisons chez nous sont les suivants : une sauteuse Lagostina (pas exactement le même modèle, mais ça y ressemble), une marmite Lacor et un faitou WMF. Ces produits sont chers à l’achat, mais il est tout à fait possible de se procurer du matériel de bonne qualité d’occasion lors de vide-greniers ou sur des sites comme Le Bon Coin.
J’ai d’ailleurs récemment dégoté dans la recyclerie de ma région, une marmite en inox 18/10 que nous avons payée moins de 5€. Pas mal, non ?
Le point sur la durée de vie des ustensiles et le prix de la qualité
- Les revêtements antiadhésifs (Teflon, and co.) sont rarement garantis plus de 2 ans car ils s’abîment rapidement, alors que certaines poêles en inox ou en fer sont garanties à vie ! Au final, on fait donc des économies lorsque l’on investit dans du matériel de qualité que l’on garde très longtemps, plutôt que d’acheter des ustensiles à changer tous les 2 ou 5 ans.
- C’est aussi moins de production et moins de poêles à la poubelle, donc moins de pollution et de déchets.
Et au four alors ? Le verre et l’acier inoxydable
Pour ce qui est du four, nous utilisons des plats en verre. Le verre est un matériau sain et hygiénique. Les plats et moules qui ont rejoint notre cuisine sont ceux de la marque française Pyrex (qui fabrique en France), en verre borosilicate qui résiste aux chocs thermiques (en supportant une température allant jusqu’à 500°C).
Voici un petit aperçu des plats dont nous nous servons régulièrement :
Afin de remplacer le papier sulfurisé pour des préparations diverses (pizzas, pâtisseries…), nous nous servons aussi de ce type de plaques de cuisson dont nous sommes vraiment très satisfaits. Elles sont en acier inoxydable, un matériau sain et non-toxique dont nous avons déjà mentionné les vertus dans cet article. Ici il s’agit d’un inox 18/0. Ces plaques ne contiennent donc pas de nickel, mais elles restent très résistantes à la corrosion.
Pour diminuer le risque de collage, ces plaques ont une finition « miroir ». Pratiques et faciles à nettoyer, ces plaques de cuisson ont rejoint notre cuisine depuis un an. On les utilise vraiment tout le temps !
Pour terminer, des accessoires en bois et inox
Côté accessoires, c’est un peu la même chose. Nous essayons d’éviter au maximum le plastique. On mise donc sur deux matières : le bois (brut, naturel et non traité) et l’inox. Deux matériaux écologiques et sains.
L’avantage du bois pour cuisiner, c’est qu’il ne transmet pas la chaleur (on peut donc laisser une spatule dans un plat sans risque de se brûler). Et puis, il ne va pas rayer les surfaces de cuisson. Biodégradable et non-toxique, le bois nécessite néanmoins d’être nourri avec un peu d’huile de temps en temps pour garder un bel aspect. On le tient également éloigné des endroits humides.
Pour ce qui est des accessoires en acier inoxydable, vous savez désormais pourquoi nous les préférons aux ustensiles en plastique. Robuste, et ne rouillant pas, l’inox a vraiment sa part belle dans la cuisine. Il se décline en divers accessoires. En voici quelques-uns que nous utilisons :
- Spatule en inox
- Spatule en bois, similaire ici
- Pince de service Lacor
- Couteau d’office Opinel
- Fouet, similaire ici
- Râpe, similaire ici
- Couteau Pradel Jean Dubost
Adopter du matériel écologique et non toxique pour la santé prend du temps. En ce qui nous concerne, cela s’est fait progressivement. Nous avons fait le choix d’investir dans certaines pièces car nous pensons que cela vaut le coup, autant pour la santé que pour l’environnement. Sur la même thématique, retrouvez aussi cet article sur mes contenants réutilisables.
Petit rappel, cet article ne vise pas à pointer du doigt les modes de vie des uns et des autres. Chacun est libre d’agir comme bon lui semble selon ses moyens et ses envies. Il s’agit simplement d’un partage qui peut intéresser certain(e)s.
Et vous, de quoi se compose votre cuisine ? N’hésitez pas à réagir plus bas dans la partie « commentaires ». À bientôt !